Camaret, Aber-Wrac’h, Roscoff

Mardi 21 juin 2016 – Samedi 30 juin 2016

Nous partons au petit matin du Guilvinnec, le vent n’est pas très fort, il pleut encore un peu et le brouillard est dense. Nous traversons la baie d’Audierne tantôt au moteur, tantôt à la voile au travers dans très peu de vent. L’ambiance est assez curieuse, la VHF ne cesse de se manifester, les militaires font des tirs non loin de la pointe de Penmach et il leur faut contacter les pêcheurs et plaisanciers qui se rapprochent de la zone pour les dérouter, nous entendrons passer plusieurs fois l’hélicoptère de la marine nationale qui vient se poster au dessus des bateaux qui ne répondent pas aux appels sur le 16.

Nous nous présentons à l’heure pour passer le raz, dans un brouillard qui semble vouloir se lever sur l’océan, cependant le sémaphore est encore plongé dans le brouillard et n’a aucune visibilité. Pour la seconde fois nous passons Sein dans la pétole, la voile fasseye et claque, il nous faut faire de nouveau appel au moteur. Le vent tarde à se manifester. Je trépigne d’impatience, la météo était formelle il doit passer au sud, un petit 2/3 bft. Finalement le vent s’établit comme prévu et, joie bonheur et félicitée, je peux enfin insister auprès de Marie-Anne pour établir le spi. Le temps de sortir la voile, se remémorer les manœuvres d’envoi et d’affalage de cette si belle toile et le soleil daigne enfin se montrer. Nous voguons sous spi pendant trois heures, passons les Tas de Pois et empannons pour prendre plus d’Est sur notre route et nous approcher de Camaret. Malgré le vent faible nous faisons de jolies pointe à 7-8 nœuds.

Nous arrivons à Camaret en fin d’après midi, la fête de la musique à déjà eu lieu malheureusement, mais nous avons encore des tickets restau à utiliser (merci Eric), nous décidons de manger à terre. Quelle erreur, le seul estaminet acceptant les dits chèques est une vaste arnaque, nous sommes un peu déçus. Après une bonne douche chaude, nous étudions le passage entre la pointe St Mathieu et l’ile de Beniguet, l’horaire sera sensiblement le même que pour passer le raz de Sein, ce qui nous permet de partir plus tard.

Mercredi 22 juin, je me lève à l’aurore pour aller pécher sur la jetée de Camaret, j’y retrouve la même dame qu’au mois de septembre, toujours avec la même gouaille. Intarissable à propos de la pêche, elle a mille histoires à raconter et des conseils à revendre, quelle pêcheuse !!! De temps à autre elle harangue les pêcheurs qui partent sur leur vedette et ne daigne pas saluer leur comparses de la jetée : « C’est parce qu’ils ont les boules d’avoir claqué de la thune dans leurs rafiots pourris et de voir que je ramène quand même plus de poissons qu’eux, mais enfin ça empêche pas d’être poli non ? « 

Je retourne au bateau avec deux maquereaux (dont un que l’on m’a donné) et une boite de ces fameux patch anti mal de mer, (merci maman pour l’ordonnance).

Après un bon petit déjeuner et un collage de patch, nous nous enfonçons dans la brume épaisse dès la sortie de Camaret. Nous naviguons rapidement dans un univers sans horizons et nous peinons même à voir un ou deux mètres devant le bateau. L’ambiance est curieuse, la mer d’huile n’a plus de frontière avec le ciel, tout est gris, calme. Nous ne voyons plus le rivage, plus rien ne nous permet de nous orienter si ce n’est le GPS. Alors afin d’éviter les collisions par ces temps gris, les marins sonnent la corne de brume, pour nous -voilier- ce sera un coup long, deux coups courts, toutes les deux minutes. Pouueeeeeeet pouet pouet… De temps à autre nous entendons l’énorme corne de brume d’un pétrolier au mouillage. Soudain semblant surgir du néant un bateau nous croise, impossible de se voir à plus de dix mètres, allez Marie-Anne, remet donc un coup de tutute…

Comme la veille l’après midi voit se lever un beau soleil, le vent est cependant moins favorable. Nous essayons de passer le phare du Four à la voile, doucement, tout doucement. Un voilier nous rattrape, l’honneur est sauf il est au moteur. A son bord Gilles et Patrick, ils nous proposent de nous prendre en photo. Nous les retrouverons le soir à l’Aber Wrac’h. Très jovials, nous sympathisons avec les deux comparses qui naviguent sur le Conati 31 de Gilles en direction des Scilly, ils viennent attendre un créneau météo favorable pour traverser.

Nous passons une semaine à l’Aber Wrac’h, sans en profiter réellement. Levés tôt et couchés tard nous essayons d’avancer le plus possible les derniers préparatifs de Django avant de traverser la Manche. Nouvelle inspection du gréement, remplacement des pièces d’usure, confection des housses pour l’annexe et le vélo pliant fabriqué et offert par Valentin, couture de la capote, couture des protections de chandelier en cuir, etc. Nous remercions chaleureusement Thibault, le barman du club house du yacht club des Abers. Il nous prête une salle pour finir la couture des panneaux transparents de la capote, ouf cela sent la fin du gros œuvre ! Avant de partir nous nous rendons à Lannilis pour y faire des courses. Le retour en stop avec des bidons, des sacs cabas remplis et nos deux gros sacs à dos nous semble s’annoncer épique… nous serons pris par la première voiture.

Nous partons de l’Aber Wrac’h le 28 juillet, fiers de nos travaux, la capote est en place, Django est prêt pour le grand voyage, beaucoup de voisin de pontons se sont montrés intéressés par les travaux effectués, pensant pouvoir nous commander des protections ou une capote ! Nous attendons à Roscoff le passage d’un autre avis de grand frais pour se lancer dans notre première traversée. Nous en profitons pour liquider nos derniers tickets restau, quel repas, l’adresse vaut le détour nous vous recommandons Chez Janie. Ce sera artichaut farci pour moi, moules poulettes pour Marie-Anne et quelle vue sur le port ! Marie-Anne est un peu malade et bien fatiguée.

Il faut aller dormir, demain c’est le grand jour.

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